Mâle Platy variatus doré

Platy variatus et aquariophilie naturelle

F. Mattier

Un platy moins courant que son cousin maculatus, mais infiniment plus robuste, pour peu que l’on évite certaines variétés. Ses origines en font un poisson idéal en poubellarium et en aquarium, chauffé ou non.


Le Platy variatus (Xiphophorus variatus) est devenu au fil des années un de mes poissons préférés.

Des dizaines de générations se sont succédées dans mes aquariums et poubellariums.

 

Un écosystème sauvage riche en vie

Il est originaire du Mexique, mais son aire de répartition actuelle est désormais bien plus large, puisqu’il a été introduit ailleurs, parfois de façon très malheureuse.

Il vit dans des eaux calmes, avec peu ou pas de courant.

L’eau de ses origines est assez dure, ce qui le rend bien adapté aux eaux que nous avons au robinet en Europe.

Le courant étant faible ou nul, les fonds sont boueux et l’eau est bien souvent verte.

Il se plaît donc dans un milieu qui fait horreur à beaucoup d’aquariophiles !

Son régime alimentaire correspond bien aux ressources de ces écosystèmes : beaucoup de petits invertébrés qui pullulent dans ces eaux : daphnies surtout, mais aussi larves de moustiques, ostracodes divers, tubifex qui y abondent toute l’année.

Le Platy variatus est également capable de se nourrir de déchets végétaux et d’algues. C’est un « omnivore à tendance carnivore ».

Des variétés sélectionnées plus fragiles

Le Platy le plus connu et le plus répandu est de l’espèce maculatus. Largement sélectionné, il a gagné en diversité et en couleurs ce qu’il a perdu en robustesse. Car la sélection se fait souvent au détriment des qualités naturelles acquise sur des millénaires et qui garantissent la survie de l’animal.

Ces variétés colorées étant plus fragiles et plus faibles que le type sauvage, l’élevage intensif, par précaution, utilise des antibiotiques. Mais ces médicaments abîment le microbiote des poissons et les rendent, de ce fait, bien plus fragiles dès qu’ils arrivent dans nos aquariums.

C’est aussi bien souvent le cas du guppy ou du Colisa lalia et de bien d’autres poissons issus de ces types d’élevages.

 

Attention au platy perroquet

Le Platy variatus connaît également ce phénomène, mais de façon plus limitée. La variété la plus appréciée, le « Platy perroquet », est bien un variatus, mais il a dans son ascendance des hybridations avec les autres espèces du même genre.
Car le Platy variatus peut se reproduire avec le fameux xipho porte-épée (Xiphophorus helleri) ou le maculatus.
Les hybrides sont alors (c’est une exception à la règle) fertiles.

Ainsi, cette variété « perroquet », à la longue nageoire dorsale et aux coloris variés, est affreusement fragile. Les failles génétiques dues à ces hybridations et l’élevage intensif en ont fait un poisson qui a perdu la robustesse de ses ancêtres sauvages.

Préférez les formes plus naturelles du Platy

Les formes plus traditionnelles de ce platy, reconnaissables à ce fond jaune tirant sur le vert-olive, sont très robustes.

La femelle peut attendre 7 à 8 cm dans des conditions idéales et pondre 100 alevins tous les mois ! Le mâle est plus petit et plus coloré, avec un jaune plus vif.

Les alevins, dès la naissance, foncent se mettre à l'abri de l'appétit des adultes. Ils sont très faciles à nourrir dès les premiers jours avec des microvers, puis des vers Grindals, tous deux extrêmement faciles à élever soi-même.

Ces poissons dont j’adore les couleurs peu criardes et complexes, chaque écaille étant visible car bordée de sombre, ont gardé la silhouette originelle du type sauvage.

La robustesse, aussi.

Cette espèce n’a aucun problème à vivre sans chauffage. Le Platy variatus est à l’aise de 14 à 28°C, ce qui en fait le candidat idéal pour la vie estivale en poubellarium, ou en bassin à condition de pouvoir le récupérer pour le rentrer l’hiver.

En extérieur, il trouvera tous les petits invertébrés dont il raffole. Offrez-lui daphnies et tubifex (ou Blackworms), et sa vivacité n’en sera que renforcée.

Il aime les milieux très plantés car la vie y est intense et les proies nombreuses. Il y trouve également tous les débris végétaux et les algues qu’il aime grignoter.

 

Un poisson idéal pour le poubellarium et le low-tech

Il nous apprend alors l’aquariophile naturelle.

Car si l’eau verdit, il faut se retenir de paniquer : il adore ça ! L’eau verte de ses origines lui permet d’être invisible aux yeux des prédateurs et oiseaux pêcheurs. Vous le verrez donc moins, mais le saurez heureux !

Il profitera d'un milieu qui nous paraît "sale", mais qui est justement pour lui le meilleur possible.

Et surtout, lorsque vous le récupérerez en fin de saison pour le rentrer, vous constaterez des couleurs et une tonicité incroyables, preuve que les vacances dehors lui ont profité.

Les variations de température au fil de la journée, entre la surface et le fond, et au fil des semaines, lui sont aussi familières et agréables.

Nul besoin de lui procurer une eau très douce, puisque l’eau du robinet lui convient, avec sa dureté habituelle.

Les alevins nés dans ces conditions sont extrêmement robustes, puisqu’ils acquièrent dès leur naissance un microbiote très riche et diversifié, précisément ce qui manque aux poissons du commerce.

Dans la nature, le Platy variatus vit en petits groupes. Il a donc besoin de congénères pour se sentir vraiment bien.


En aquarium, pas besoin de chauffage ni de filtre. Mais vous pouvez vous faire plaisir pour planter abondamment et lui offrir la petite jungle aquatique qu’il apprécie tant.

Pour moi, c'est une sorte de poisson parfait.
Un aquarium bourré de mousse de Java et de cachettes lui permettra en plus de se reproduire régulièrement et, comme moi, vous verrez les générations se succéder indéfiniment chez vous.

 

Ar ais go blag

1 trácht

Bonjour
Avez-vous un article sur l’oscar?

Bien cordialement

Didier

Didier G.

Fág trácht

Tabhair faoi deara gurb é atá i gceist le tuairimí a bheith ceadaithe sula gcuirtear ar fáil iad.