Donner vie à l’eau en aquarium naturel

La vraie biodiversité aquatique

F. Mattier

Un client d'Aquazolla avec qui j’échangeais récemment sur le principe des ZollaBox Démarrage et de la biodiversité microbienne a été très étonné d’apprendre que le microbiote qu’elles contiennent n’est pas seulement constitué de bactéries.

Et, en effet, toute la littérature aquariophile réduit les microbes de l’aquarium à une toute petite poignée d’espèces de bactéries, juste censées assurer le cycle de l’azote.
Ce qui permet au marchand de vous vendre la fiole magique, la souche clonée en laboratoire, constituée de LA bactérie utile et magique.

Une biodiversité insoupçonnée

On a longtemps cru que la biodiversité microbienne des écosystèmes aquatiques était assez limitée, avec des bactéries et quelques virus. La culture aquariophile était, à cette époque, hormis pour les deux ou trois précieuses bactéries identifiées comme assurant le cycle de l’azote, de redouter tous les microbes. Certains évitant même de mettre leurs mains dans l’eau pour ne « rien introduire ».



On a aussi longtemps écrit que le milieu aquatique, puisqu’il est anaérobie (sans air), hébergeait des bactéries et des virus, mais presque aucun champignon.

Depuis quelques décennies seulement, une révolution technologique nous a ouvert les yeux sur l’indigence de nos connaissances : le séquençage ADN à haut débit.
Là où on cultivait autrefois en laboratoire les échantillons d’eau pour identifier les espèces, on s’est mis à les analyser sur la base des ADN qu’ils contenaient.
Et, qu’on mette une goutte d’eau ou une pincée de terre dans la machine, on a découvert qu’ils contenaient un nombre hallucinant d’espèces microbiennes, dont plus de 95 % nous sont absolument inconnues ! La machine trouve des ADN prouvant que des dizaines de milliers d’espèces sont là dans la pincée ou dans la goutte, et nous n’en connaissons que quelques-unes, raison pour laquelle nous ne risquions pas de les trouver…

Le cas des champignons aquatiques



Et, parmi ces microbes, il y a des bactéries, bien sûr, des virus dont 99 % sont essentiels à la vie des autres espèces, mais aussi des… champignons.
Juste avant l’an 2000, on compte ainsi plus de 600 espèces de champignons aquatiques, excusez du peu ! Mais en 2006, on parle plutôt de 3.400 espèces différentes. En 2007, on annonce qu’on ignore le nombre, mais que l’hypothèse la plus basse serait de plus de 8.000 espèces. Dont seulement quelques-unes sont un peu connues, mais encore mal décrites, avec des modes de vie largement mystérieux. Le reste est un vaste, très vaste champ d’ignorance !

Ces champignons, ces virus, ces bactéries sont un monde qui reste à explorer. Et choisir une poignée d’espèces à mettre dans une fiole pour prétendre donner vie à un écosystème aquatique, c’est tout simplement lunaire. Et présomptueux, surtout : cet écosystème a besoin de milliers d’espèces dont nous ignorons tout !
C’est la principe de la ZollaBox Démarrage. Pour disposer d’une biodiversité microbienne maximale, plutôt que de s’adresser au laboratoire, il est bien plus efficace de s’adresser aux premiers concernés : ceux qui portent en eux ces microbes. Et donc la micro-faune aquatique.


Une simple crotte de daphnie contient tout cela. Celle d’un ostracode aussi, mais avec des espèces microbiennes encore différentes. Et le Blackworm, qui n’est pas un crustacé, laisse dans ses déjections et sécrétions diverses des souches d’autres sortes.
Et nul besoin d’en connaître le nom pour en recueillir les bénéfices.
Par exemple, il faut savoir que les déchets végétaux (feuilles mortes, bois, etc.) ne se décomposent dans l’eau que sous l’effet des champignons. Ils sont les seuls à savoir attaquer la lignine pour la recycler, et permettre ainsi aux aselles, Blackworms, ostracodes ou Tubifex de s’en nourrir.

Les champignons sont irremplaçables en aquarium comme en bassin



Une feuille morte mangée par les aselles ou par l'indispensable physe ressemble à de la dentelle. Pourquoi ? Parce que les champignons aquatiques ont attaqué la cellulose rapidement. Les aselles l’ont donc mangée. Mais les nervures des feuilles sont plus dures, faites de chaînes cellulosiques plus solides et de lignine. Le travail des champignons est plus long, et les aselles se limitent donc à ce qui est consommable en premier.

Les champignons, aquatiques ou non, savent faire une chose qu’aucun autre microbe ne sait faire : dégrader la lignine des végétaux. Aucun cycle biologique ne peut se passer sans eux. Sans eux, les branches mortes ne se décomposeraient jamais. Ils sont un passage obligé.

Mieux équilibrer les cycles d'un aquarium par le low-tech

Introduire une ou deux souches de bactéries dans un aquarium, ce n’est pas donner vie à l’eau. C’est juste faire de la chimie de laboratoire, pas créer un écosystème.
La vie est infiniment complexe, nous n’en connaissons qu’une infime partie. On considère qu’il faudrait au rythme actuel 1.000 ans aux humains pour décrire toutes les espèces de champignons dont nous découvrons aujourd'hui l'existence. Et pourtant, sans pouvoir les nommer, sans le savoir, nous vivons avec. Et même grâce à eux et aux microbiotes complexes qu’ils forment avec les bactéries, virus, amibes, protozoaires, algues…

Nul besoin de savoir nommer et décrire toutes les espèces microbiennes pour bénéficier de leur rôle dans les cycles de l'aquarium. Il suffit de les introduire en masse, sans sélection, avec leur complexité et leur incroyable diversité. Et c'est cela que permet la ZollaBox Démarrage.

Aucun poisson, aucun animal aquatique ne peut vivre dans une eau stérile.
Donner vie à l’eau devrait être la première obsession d’un aquariophile, car cela conditionne tout le reste.

C’est finalement cela, l’art de l’aquarium naturel.
C'est donner vie à l'eau plutôt que s'évertuer à soigner sans fin des poissons qu'une eau sans vie, trop stérile, rend malades.

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