L’hiver : que faut-il rentrer à tout prix ?

Les basses températures arrivent, après un automne plutôt doux.

Bien sûr, les poissons tropicaux qui avaient été sortis au jardin pour l’été ont été rentrés au chaud depuis le mois d’octobre, selon les régions.

 
Vous les avez retrouvés plus colorés, plus beaux, plus vifs et même redevenus sauvages ! Parfois, vous les avez aussi retrouvés plus nombreux.

Certaines espèces peu frileuses passeront l’hiver dehors, comme les poissons rouges ou le fameux Tanichthys par exemple, voire d’autres en région favorable.

 

Mais le froid arrive et la question se pose pour les plantes et les invertébrés.

 
J’ai personnellement fait passer l’hiver dehors en région parisienne à des crevettes Néocaridina davidi, qui en sont ressorties superbes. Un bac enterré garde au fond l’eau à une température plus clémente, et cela permet à nombre d’espèces de ne pas trop souffrir du froid.

 

Les aselles adorent le froid et peuvent rester tout l’hiver dehors, courant même sous la glace. Elles n’en seront que plus prolifiques au printemps, elles qui préfèrent le gel à la canicule.

Les ostracodes et les Blackworms entreront dans une certaine léthargie, attendant dans la vase au fond le retour du printemps.

 
De même, les daphnies se feront moins nombreuses, quelques rares individus se maintenant sous la glace. Au printemps, la population repartira à partir de ces survivantes, mais aussi des œufs flottants pondus à l’automne, capables de survivre à tout très longtemps !

Il est donc prudent de rentrer quelques daphnies à 18 ou 20°C si vous voulez continuer à les multiplier pour vos poissons pendant les mois d’hiver.

 

Les plantes, elles, sont assez surprenantes. Il y a celles qui font semblant de mourir : lentilles et grandes lentilles, azolla et quelques autres disparaissent totalement de la surface, survivant au fond de l’eau sous forme dormante. C’est ainsi que vous les verrez réapparaître au printemps, comme par magie. L’azolla fait mieux : elle envoie par le fond des formes dormantes, tout en se maintenant très souvent aussi en surface.

La lentille trilobée, elle, profite de cette disparition de ses concurrentes pour former de beaux coussins verts en surface, insensibles au gel.

 
D’autres, comme les Salvinias ou les grenouillettes ne supportent vraiment pas l’hiver et meurent définitivement après les forts gels. Si vous n’en rentrez pas quelques exemplaires au chaud, vous les perdrez !

 

Les iris, la menthe aquatique ou la Salicaire ne craignent pas l’hiver. Elles reprendront de leur souche dès les beaux jours, chaque année un peu plus fortes. La menthe aquatique profite même de l’hiver pour s’étendre, ses tiges rampantes résistant à tout.

 

Plus surprenant : les Sagittaria subulata et les Vallisneria, réputées ne pas supporter le froid, passent chez moi chaque hiver au fond de l’eau, sous la couche de glace. Leurs feuilles sont plus courtes pour éviter la glace de surface, mais elles ne semblent pas souffrir du froid au fond de l’eau et se multiplient ainsi au fil des ans et des saisons. Ce comportement, totalement contraire à ce que disent les manuels aquariophiles, est pourtant constant selon mes observations.

Enfin, la Ceratophylle et la Myriophylle, voire même la Najas (ce qui est plus étonnant), passent l’hiver en poubellarium ou en bassin sans broncher. C’est tout juste si la Cerato change d’aspect (brins plus courts et plus denses) et si la Najas devient un peu plus brun-rouge.

Le changement climatique, qui rend les hivers doux plus nombreux, ne fera probablement qu’accentuer ces phénomènes de résistance d’espèces autrefois réputées trop frileuses pour passer l’hiver dehors.

Mais les rentrer en aquarium l’hiver, si vous préférez cette option, leur permet de continuer à croître et à verdir tout l’hiver, en attendant le retour des beaux jours.