Plantes aquatiques et racines ?

Les plantes aquatiques, lorsqu’elles vivent entièrement immergées, ont la faculté de se nourrir par la totalité de leurs organes, que ce soit les racines, les feuilles ou les tiges.

En effet, elles baignent dans l’eau, qui est pour elles la solution nutritive que les plantes terrestres doivent aller chercher autrement, dans le sol, avec leurs seules racines. Il y a quelques exceptions, puisqu’on sait maintenant que certaines plantes terrestres peuvent se nourrir par leurs feuilles en partie (absorption foliaire), propriété héritée de leurs origines aquatiques, qui est mise à profit dans certains cas pour les nourrir en oligo-éléments.

Mais les plantes immergées n’ont jamais eu besoin de spécialiser ainsi leurs racines et leurs feuilles : la nourriture est partout dans l’eau autour d’elles, et elles n’ont pas eu besoin de bâtir des barrières autour d’elles pour se protéger du dessèchement. Pas de surface cireuse comme les cactus !

Ceci explique aussi pourquoi les parties de certaines plantes aquatiques qui dépassent la surface (et deviennent donc aériennes) ont un aspect et une forme différents des feuilles immergées. C’est le cas par exemple de la myriophylle, dont les feuilles émergées ne sont pas les mêmes que les immergées, et ne peuvent pas se dessécher à l’air libre mais pas non plus se nourrir sous l’eau.

Bien sûr, les racines des plantes aquatiques ont une fonction d’alimentation de la plante parfois plus importante lorsqu’il s’agit de plantes poussant dans le substrat. Mais cela reste malgré tout dans ces cas accessoire et non vital.

Alors, pourquoi autant de racines chez les plantes aquatiques ?

Dans la plupart des cas, les racines, même nourricières, ont une fonction première d’ancrage. Le courant, les poissons fouisseurs leur imposent une certaine solidité d’accrochage pour ne pas se retrouver emportées. Tout le mal qu’elles se sont donné pour pousser de façon orientée vers la lumière serait alors réduit à néant.

Mais de très nombreuses plantes aquatiques se nourrissent exclusivement par les feuilles. C’est le cas de l’élodée, de l’Egeria najas, de la ceratophylle et même de la myriophylle voire de la Najas. 100 % de leur alimentation passe par les feuilles, qui prélèvent elles-mêmes les minéraux dont elles ont besoin dans l’eau.

Pourtant, toutes ces plantes, à des degrés divers, semblent produire des racines.

En réalité, ces racines n’en sont pas. Botaniquement, ce ne sont que des « rhizoïdes », des organes blancs, filiformes, ressemblant donc à des racines, mais qui ne contiennent aucun des tissus racinaires habituels. Ce ne sont que des ramifications spécialisées, destinées à ancrer la plante dans une position qui lui convient, et donc éviter qu’elle soit en permanence désorientée, ce qui l’obligerait à se réadapter chaque jour à une exposition différente à la lumière.

En aquarium, ces plantes n’ont donc strictement pas le moindre besoin de sol. Si aucune pompe ou courant ne vient les contrarier, elles vivront leur vie dans la colonne d’eau, plus ou moins près de la surface selon les espèces.

Et, il faut bien le reconnaître, la plupart des autres se satisfont d’un simple sable pour y développer leurs racines, puisque la pression osmotique fait que ce que contient le sol se retrouve de toute façon en grande partie dans l’eau également.

C’est une vérité qui n’est pas très bonne pour le commerce, qui s’est bien souvent bâti sur l’invention de problèmes pour vendre de quoi les résoudre !

J’essaie chez Aquazolla de ne sélectionner que des plantes « faciles ». Cela implique entre autres qu’elles ne nécessitent pas de connaissances poussées, pas d’ajout de CO2 ni d’engrais, pas de sol technique ou particulier. Leur fonction est de consommer ce qui est disponible dans l’aquarium. Qu’il s’agisse de poissons ou de bestioles, tout le petit monde animal respire et produit donc du CO2. Et les déjections sont la source des minéraux divers, macro et oligo-éléments. En rajouter serait donc polluer, et nous attendons de tout ce petit monde qu’il s’harmonise l’un en fonction de l’autre. Les animaux produisent tout ce dont les plantes ont besoin, et inversement.

Nos plantes sont là pour transformer les déchets en verdure. Et elles le font directement dans l’eau.

Dans l’eau, tout est plus simple !